Le rire de David
de Victor Haim
par la compagnie « Je te lis »
Mise en scène : Jean Mourière
avec Charlène Martin et Christophe Foury
Un cabaret de Munich en 1919. Maître Canetti présente à son public des numéros minables. Une dénommée Kristin von Daltenbrunner entre dans sa vie et devient sa partenaire dans un numéro de voyance qui remporte un très grand succès.
Cependant, la société allemande évolue singulièrement. David Canetti devient prophète d’étranges événements. Un soir, il sera glacé d’effroi par la présence étrangère d’un jeune homme. C’est un peintre, vaguement exalté dont Kristin va devenir la confidente, l’intime… Mais que cachait donc le rire de David ?
Le point de départ de la pièce pose d’emblée la première pierre d’une situation forte : un cabaret où tout est fait pour rire, chanter, danser… Tout, plutôt que de basculer dans le désespoir ! La vie est si sombre dans cette Allemagne de 1919. Le pays est écrasé par la défaite et les dettes. Un voyant et sa nouvelle assistante, se produisent tous les soirs sur scène avec une attraction dont le public semble de plus en plus friand, cherchant à oublier la grande guerre et se divertir. Il faut espérer dans l’avenir, imaginer des jours meilleurs… David Canetti que l’on voudrait amusant et joyeux, révèle peu à peu aux spectateurs les images qui l’assaillent lors de son numéro.
Comment pourrait-on croire à des visions si noires ?
Ce sont pourtant celles d’un prophète qui vient de loin, de temps anciens, d’un peuple qui attend depuis si longtemps la fin d’un cauchemar. Discrètement assis au fond de la salle, un jeune homme assiste parfois au spectacle. La présence de cet individu terrorise et bloque David dans son travail. Adolf Hitler est là, tapi dans l’obscurité, il veille et attend son heure patiemment !
Crédits photos : Béranger Tillard