Norma Jeane Baker de Troie

Note de la comédienne
Mon chemin avec Norma Jeane, Hélène, Perséphone, Anne et les autres… Lorsque Jean-Paul Daniel, acteur et metteur en scène, avec lequel j’avais déjà collaboré, ma conseillé la lecture de la pièce Norma Jeane Baker de Troie, écrite par Anne Carson, l’après-midi même je l’avais entre les mains et m’y plongeais
à coeur perdu.
Quelle claque. J’étais frémissante en finissant cette oeuvre, d’une certaine complexité a priori, du fait des nombreuses références qu’Anne fait à la vie de Norma Jeane Baker, à Hélène, à l’histoire de la guerre en général et de celle de Troie en particulier. Mais c’est notre Job à Jean-Paul et à moi de donner à entendre le texte même si certaines références manquent aux spectateurs. Là dessus, je ne me fais pas de bile et nous fais confiance.
A coté de cet aspect historique de la pièce, j’ai été chamboulée par l’écriture, à quel point cette femme, Anne, a su saisir « la réalité intime et torturée de Norma Jeane. ». le personnage Marilyn avait déjà attisé ma curiosité. A force de différentes lectures, visionnement de documentaire et autres supports cinématographiques, j’avais découvert une femme puissante et sensible, tourmentée certes mais d’une extrême lucidité, sur ses troubles et sur la manière dont elle a été utilisée par les hommes et par l’industrie hollywoodienne pour devenir la plus grande icône de tous les temps.
Tout ce qu’Anne donne à entendre sur les émotions, les désirs, les amours et dés-amours, les peurs… de Marilyn, je le connais. Je comprend cette femme très intimement. Certaines phrases que je lisais sur papier, résonnaient en moi, comme le souvenir d’une vieille amie, Il n’était pas difficile pour moi d’imaginer dire ces mots, me fondre dans ses paroles et de donner un corps à ces femmes, Hélène et Norma Jeane, que je comprend si bien.
J’ai tout de suite téléphoné à Jean-Paul pour lui dire mon excitation après cette lecture. Nous en avons beaucoup parlé et puis nous nous sommes mis d’accord pour le monter. A moi, le long tunnel d’apprentissage, afin de donner naissance une nouvelle fois à ces femmes, dont l’histoire est représentative de l’Histoire.